<< Revêtir une belle tenue, se relaxer en exécutant une majestueuse chorégraphie d’origine chinoise. Répéter sans fin un enchaînement de mouvements lents et souples. Se maintenir en équilibre, respirer naturellement.
Si il faut certes une longue pratique, une grande maîtrise du mouvement et des principes techniques propres à son école, est-ce suffisant pour dire, "c'est un Art Martial Interne Chinois"?
Comment et pourquoi se manifeste l’énergie interne ou souffle interne?
Si cela est l'aboutissement de nombreuses heures d'entrainement, du haut niveau technique, en sport, en danse, gymnastique, en expression corporelle, peut-on dire pour autant, "c'est interne"?
Une technique, un exercice interne se doivent d'être différents d’un art externe, de part la manière de positionner le corps, de le faire fonctionner, d’inverser la respiration, de positionner l'esprit.
L’une des deux pratiques n’est pas supérieure, plus puissante, plus efficace que l’autre. La recherche personnelle est différente. Interne n’est pas opposé à externe. L’un justifie l’existence de l’autre, comment nier l’un sans compromettre l’autre.
La Forme et le Fond
La forme se voit, le fond ne se voit pas, tout comme la partie immergée de l’iceberg.
Une technique interne comporte des éléments de structure interne, comme les muscles, les tendons, le squelette, qui par sa mécanique articulaire sophistiquée, permettent une inversion du diaphragme lors de l’inspire et de l’expire, sans le rôle de la volonté. C’est-ce que l’on appelle la respiration Taoïste inversée ou souffle interne.
Un récipient adapté à chaque usage
Le vin rouge se déguste dans un verre ballon, le champagne dans une coupe. Les formes Yin sont pour l’inspire, les formes Yang sont pour l’expire. Enchaînement est donc une suite de transformations de formes.
Ce travail de prise de conscience interne, nécessite une grande concentration, une sorte d’introspection en mouvement, qui met à jour la conscience de ces mécanismes internes du corps. Cette présence directe permet après de longues années d’études, de conduire, de diriger le souffle interne, en utilisant la respiration inversée. Et à un haut niveau d’expérience, le diriger vers l’extérieur.
Le squelette
Comment y accéder?
Combiner étirement et détente, se dépouiller au fil des années de sa carapace musculaire, mobiliser les articulations, et par le jeu de mouvements en spirales étirer et assouplir muscles et tendons, en construisant des lignes de force. La concentration, l’écoute, l’intention et non l’agir seront nécessaires.
Accéder à cette première étape de compréhension demandera une quinzaine d’années environs de pratique régulière.
Etre patient, sinon le devenir
Une petite impatience ruine un grand projet ( Confucius)
Nourrir le ventre et les reins grâce à de bons appuis, construire et étirer son axe vertébral, pour libérer le canal central.
Pas de racines, pas d’axe, des reins faibles, peu d’énergie.
Sinon comment construire un axe et l’étirer, autrement que par le discours, la conviction, imaginer que...?? comme un fil à plomb qui...??
Améliorer son bien être postural, passe par la construction d’appuis. Une maison pour sa solidité a besoin de bonnes fondations, d’une bonne structure. Une ossature souple et cohérente, peut résister aux tremblements de terre, aux cyclones et autres tourments existentiels.
Au sol, les jambes donnent de bons arcs-boutants. Elles sont pour la colonne vertébrale de souples et solides amortisseurs. Le bassin, les épaules en équilibre, les appuis des mains au bout des bras, qui dans l’air servent de balancier.
Par la pratique du Tai chi Chuan, grâce à ces appuis, la colonne vertébrale devient concrètement présente, la possibilité d’améliorer sa posture en conjuguant détente et étirement, devient réalité.
De nombreux circuits, connections et informations, nerfs, sang, chimiques (système endocrinien)... passent par la colonne vertébrale. La moelle épinière est le prolongement du cerveau. Ils se partagent la même enveloppe. >>
Source : site internet de J-F BILLEY